Produire des fictions sans se soucier des modes, pour la simple idée de servir l’art, c’est plus qu’un métier. C’est rendre possibles de petits miracles ! La Cinémathèque lui consacre une rétrospective jusqu’au 19 juillet.
Personne d’autre que lui ne pouvait réunir un tel ensemble de films, un tel festin pour cinéphiles. Il y a là Manoel de Oliveira, Raoul Ruiz, David Cronenberg, Werner Schroeter, Alain Tanner, Wim Wenders, Cédric Kahn, Andrzej Zulawski, Chantal Akerman… Paulo Branco a été leur producteur à tous, et à beaucoup d’autres encore. Fièrement, il annonce les chiffres : trois cents films en quarante ans. Et le compteur tourne encore. Nécessairement sélective, la rétrospective organisée pour saluer sa carrière dessine le portrait vivant de ce Portugais parisien-Parisien portugais, qui a toujours été une cinémathèque à lui seul.
Dans le système et en dehors
Être le meilleur ami des meilleurs réalisateurs, c’est se battre. Contre les modes et les automatismes qui dirigent les flux financiers du cinéma vers des productions standardisées, sans risque. Paulo Branco est un homme de batailles. « Ce qui m’intéresse, dit-il, c’est être un producteur de films qui ne pourraient exister sans moi, et donner ensuite le plus de visibilité à ceux qui les font. » Une ambition parfaitement satisfaite avec Manoel de Oliveira et João César Monteiro, deux outsiders de génie dont il a réussi à faire deux monuments sur la carte de la cinéphilie mondiale. Sans lui et sans sa volonté d’ouvrir des chemins là où d’autres n’en voient pas l’opportunité, ni Michel Piccoli (Alors voilà, 1997) ni Fanny Ardant ne seraient peut-être devenus réalisateurs.
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