Un nouveau tableau rejoint les collections du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon. Il s’agit des “anges portant la colonne de la Passion” de Simon Vouet.
“Grâce au soutien exceptionnel, et majoritaire, de la direction générale des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture, de la Fondation La Marck et de l’Association des Amis des Musées et de la Bibliothèque, la Ville de Besançon a pu acquérir par voie de préemption une oeuvre exceptionnelle de Simon Vouet, Les anges portant la colonne de la Passion, qui vient enrichir les collections du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie” se réjouit la Ville de Besançon via un communiqué de presse.
Environ 300 000 euros ont été nécessaires pour s’octroyer cette oeuvre d’art. L’État a été le principal financeur pour permettre cette transaction. La Ville de Besançon ne devrait financer que 10% de la somme.
Le musée bisontin conservait depuis le legs de Jean Gigoux en 1894 un autre tableau, “Les anges portant les instruments de la Passion”, deuxième des quatre fragments du modello préparatoire au décor commandé à Vouet par le pape Urbain VIII pour la chapelle du choeur des chanoines de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Par chance, le prix du tableau fraîchement acheté n’a pas dépassé le budget prévu. Le tableau, de 130 sur 79,9 cm, était estimé entre 200 000 et 300 000 euros. “Je suis ravie pour notre ville, cette proposition d’acquisition de cette oeuvre est une marque de reconnaissance de la qualité de notre musée par l’Etat et les spécialistes de cette période de l’histoire de l’art” a expliqué Aline Chassagne, adjointe à la culture.
Simon Vouet est, incontestablement, le peintre français le plus important du premier tiers du XVIIe siècle. Installé à Rome dès 1614, il y devient rapidement l’un des peintres les plus influents, attirant dans son sillage nombre de ses compatriotes et recevant bientôt des commandes parmi les plus prestigieuses de la Ville Eternelle. Cette notoriété considérable fera de lui le chef de file de l’école française, au point d’être rappelé en France par Louis XIII en 1627.
Si lors de son séjour romain, Simon Vouet reçut de nombreuses commandes, la plus notable fut celle pour la basilique Saint Pierre. En 1624, la fabrique de Saint Pierre commande en effet à Vouet un retable monumental pour le placer sur l’autel de la chapelle des chanoines récemment rénovée. Cette chapelle avait abrité La Piéta de Michel-Ange de 1568 à 1609 et les chanoines réclamaient que la sculpture retrouve sa place. Urbain VIII accéda à leur requête et l’on commanda à Vouet à la place du retable un décor en fresque pour accompagner la célèbre sculpture. Ce décor, d’une surface de vingt-cinq mètres carrés, a probablement été achevé au début de l’année 1626 (J. Thuillier, catalogue de l’exposition Vouet, Paris, 1990-1991, p. 104) mais est aujourd’hui disparu.
Pour préparer ce décor Vouet réalisa un bozzetto (55,8 x 63,5 cm) conservé dans une collection particulière, ainsi qu’un modèle à demi-grandeur découpé ultérieurement et dont on connaît à ce jour quatre parties dont le tableau que La Ville de Besançon vient d’acquérir et celui qu’elle possédait déjà.
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